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artiste/philosophe

Arnaud Fischer artphilpois

On dit souvent qu’un artiste ne peut être un philosophe sans perdre sa créativité, car un artiste est un intuitif, un impulsif, qui ne devrait pas vraiment savoir ce qu’il fait! Et un philosophe serait un esprit abstrait, le contraire d’un imaginatif et d’un sensible, qui ne serait capable que de conceptualisation et de logique, à l’opposé du confusionnisme et de l’irrationalisme de l’imaginaire.
Pour rejeter au nom des catégories aristotéliciennes et de la routine institutionnelle le rapport étroit qui existe réellement entre l’art et la philosophie, il faut n’avoir aucune expérience réelle de la pratique actuelle de la philosophie, ni de celle de l’art. Voilà la divergence qui s’impose aujourd’hui par rapport à l’époque de Kant et de Hegel. Les deux démarches puisent dans l’imaginaire, celui de la théorie philosophique et celui de la discursivité imagée, toutes deux sont des écritures, toutes deux sont conceptuelles; toutes deux sont biographiques, toutes deux sont sensibles, toutes deux sont libidinales, hystériques, extrêmes – extrêmement ambitieuses aussi. Et si elles sont importantes, créatrices, toutes deux sont divergentes par rapport à la pensée et à l’imaginaire communs.
Hervé Fischer

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Tweet.me! Tuit.me!

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J’ai racheté à gros prix les dénominations d’URL www.tweet.me et www.tuit.me. Me voilà pris dans la mécanique obsessionnelle du tuit art, de me donner un espace de jeu, qui me fait éprouver la même fébrilité que j’observe chez tous les dépendants de Facebook, de Twitter, etc. Un espace d’évasion, de création, d’affirmation. J’ai donc acheté ma dose de poudre numérique. Il faut faire l’expérience de la drogue – celle-là comme les autres – pour comprendre sa puissance d’attraction, l’effet du vertige numérique qui nous fait basculer. Le psychotrope est fort, fort agréable. Reste à en suivre les effets. La pilule fonctionne comme une turbine et ressemble à une rose, avec ses épines. Est-ce un aveu d’artiste? Ou la pratique du mythanalyste? Les deux, probablement.
hf

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L’avenir de l’art

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Un livre n’est pas un tuit. Mais un tuit peut en favoriser la diffusion. Et ce qui compte, c’est la circulation des idées dans les réseaux sociaux. L’avenir de l’art conclut sur une série d’arabesques et de divergences, qui ne sont ni binaires, ni distrayantes, mais exigeantes, et qui sont le fondement essentiel de toute réflexion sur l’art actuel et à venir, postmoderne,scientifique ou numérique. On y parle aussi de cinéma, de peinture, de philosophie, d’esthétique et d’éthique. Non sans humour, je crois.Histoire à suivre…
hf

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Après l’excitation avant-gaqrdiste

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Ce livre publié en 1981 chez Balland à Paris faisait suite à une performance au Centre Pompidou en 1979, où j’ai déclaré la fin de l’Histoire de l’art. Non pas la fin de l’art, bien entendu, mais celle de l’obsession morbide de l’avant-garde à se cannibaliser quotidiennement jusqu’à se mordre la queue dans épuisement final qui rejoignait paradoxalement le désespoir de l’art postmoderne. À en juger par la crise de l’art postmoderne, je me suis demandé plusieurs fois si je n’avais pas eu plus raison que je ne le voulais, et si l’Art n’était pas en effet entrain d’agoniser dans une crise interminable. J’ai conclu que non dans « L’avenir de l’art ». Ce livre de 2010 a été le volume 2 du premier de 1981, trente ans après.On peut lire en ligne gratuitement « L’Histoire de l’art est terminée sur internet à http://classiques.uqac.ca/contemporains/fischer_herve/histoire_art_terminee/histoire_art.html

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Tweet! Tweet!

Arnaud Fischer oiseau%2Bart

Il y a dans la société numérique d’aujourd’hui une inflation de communication dont le vide semble se répandre comme un dangereux tsunami. Il ne suffit pas de bavarder, de se lier. Cela peut faire du bien, comme le gazouillis des oiseaux qui se rassemblent dans les arbres au coucher du soleil par centaines pour se sentir en sécurité ensemble avant que tombent les ténèbres. Mais ce raz-de-marée sans contenu où beaucoup d’entre nous semblent s’exciter, nous habitue à confondre l’énergie communicationnelle et la pensée. La pensée critique s’y noie » Les oiseaux gazouillent joyeusement sans conscience du danger dans les arbres qui entourent aujourd’hui la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Les sociétés numériques deviennent des sociétés de masse. Pourquoi pas? Mais attention aux masses numériques qui tendent à sombrer dans l’obscurantisme communicatif