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NOUVEAU NATURALISME

Arnaud Fischer La+me%CC%81te%CC%81o+de+Wall+Street


 La météo de Wall Street, peinture acrylique sur toile, 121x180cm, 2000


HERVE FISCHER     –    

NOUVEAU  NATURALISME         


à la Galerie ECI   –  32, avenue Matignon, Paris 75008  –  Inauguration le 12 novembre à 19h   

                                                                                                                                                                                                                                             
Aujourd’hui , Goya ne peindrait plus la cour d’Espagne,
ni Ingres des nus, ni Cézanne la montagne Sainte-Victoire,
ni Van Gogh des iris, ni Picasso des natures mortes.
Ils peindraient des paysages financiers, des diagrammes qui montent au ciel et plus souvent qui descendent aux enfers : la planète est devenue financière. Je peins les jeux des spéculateurs, les murs de Wall Street et les reliefs des montagnes d’actions, d’or et d’argent qui nous entourent.
Claude Monet ne peindrait plus les nymphéas, mais les trous d’ozone au-dessus des pôles. Notre conscience de la nature est devenue écologique, globale, savante et politique. Malevitch ne peindrait plus des carrés noirs, mais des codes-barres. Mondrian ne peindrait plus des géométries orthogonales, mais les zigzags de nos évolutions statistiques et de nos crises.
Les cubistes peindraient le code binaire du numérique qui s’immisce de plus en plus dans le réel et le transforme au point où il n’en est plus clairement discernable. Tout mon travail d’artiste, commencé dans les années 1970 sous le signe de l’art sociologique, consiste depuis la fin des années 1990 à explorer, déchiffrer, mettre en évidence, interroger et critiquer cette nouvelle nature numérique, financière et écologique, tant du point de vue politique, qu’économique et social. Je peins son imaginaire et ses rythmes, ses pulsions et ses structures, ses codes, son esthétique quantitative et ses fausses couleurs.
Le retour paradoxal à la peinture s’impose pour prendre du recul face à cette nouvelle nature algorithmique. Il permet de résister au flux dissolvant des octets par l’arrêt sur image. Ce sera une peinture joyeuse, sociologique et critique. En quelque sorte, je peins les icônes du numérique. Je suis un artiste de classe moyenne, un primitif du nouveau naturalisme.
Hervé Fischer (petit manifeste de 1999)
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Le problème de la peinture aujourd’hui

Arnaud Fischer bioprint

Le problème de la peinture aujourd’hui, ce n’est pas la peinture, mais les peintres. Les peintres qui n’ont rien à dire, et se complaisent dans la recherche d’un style ou d’une niche. Ils tuent la peinture par leur insignifiance. Ils donnent beau jeu aux artistes du numérique pour qualifier la peinture d’obsolète. Avec les beaux-arts numériques, j’entends lier la peinture et le numérique, qui est devenu la clé de notre image du monde et notre nouvelle sensibilité. Peindre le monde numérique, comme autrefois on peignait les saints de l’Église, ou la nature romantique. Peindre la nouvelle nature. Mais dans selon une exploration interrogative et critique, ce qui demeure la démarche fondamentale de l’art sociologique.
(Autoportrait QR, peinture acrylique sur toile, 2009)

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Art: de la religion à la spéculation

Arnaud Fischer

La valeur de l’art n’est plus religieuse, mais spéculative. Ce n’est plus la foi en Dieu qui mène le monde, mais l’argent. Le capitalisme exacerbé impose la loi du plus fort. Est-ce un progrès par rapport à l’aliénation religieuse? Pour les uns, oui; pour les autres, non. Comme toujours, selon qu’on en profite ou qu’on en est victime. Et pour l’art et pour l’artiste? A chacun d’y réfléchir. Quant à moi, je déteste autant la loi de l’argent que celle de la religion. Mais la loi de la religion aujourd’hui s’est amollie  voire disparaît,  tandis que celle de l’argent s’est durcie et crée de terribles souffrances, surtout en cette période actuelle de crise spéculative mondiale.

(Les deux croix: tweetart, 2012)