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TWEET ART

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Après les tampons d’artistes, l’art par correspondance, les graffitis sur les murs, les signalisations imaginaires dans les rues, voici donc le TWEET ART, graffitis, tampons, signaux sur la toile des réseaux sociaux. Le google art, que les moteurs de recherche se chargent de diffuser plus vite que la poste, plus vite que les rues, le gazouillis art pour répandre ses questions sur les réseaux sociaux. Le tweet sociologique, sociocritique, interrogatif, viral.
Monet a déjà dit que « l’artiste doit peindre comme l’oiseau chante ». Voilà pour l’impressionnisme. Paradoxalement, l’art conceptuel n’avait ni esthétique, ni grand-chose à dire. Maintenant, en cette époque de réseaux sociaux, disons que l’artiste peut gazouiller à plaisir. Mais l’euphorie de tweeter pour tweeter est débile. Le tweet art ne chantonne pas de bonheur sous la caresse du soleil. Il ne siffle pas non plus la fin de la récréation. Il module ses questions philosophiques. Il est critique, voire révolutionnaire comme le tweet arabe de la révolution tunisienne du jasmin de janvier 2011.
Hervé Fischer

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Hygiène de la galerie


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ART SOCIOLOGIQUE
1971 – Rappel rétrospectif :

Après l’exposition du vide par Yves Klein à Paris dans la galerie d’Iris Clert en avril 1958, Arman, lui aussi de l’école de Nice, décida de répondre dans la même galerie avec le plein (en 1960 – un plein d’ordures). Tous deux signèrent en 1961 le manifeste des Nouveaux réalistes rédigé par Pierre Restany. Cette sorte de symétrie de vison, l’une quasi mystique, l’autre symbolique de la société de consommation et de déchets, m’a toujours frappé. Et je n’ai jamais obtenu de Pierre Restany une réponse satisfaisante sur la présence d’Yves Klein dans le groupe qu’il avait fondé, quelle que soit par ailleurs l’importance incontestable de l’œuvre d’Yves Klein. Sa « nouvelle réalité », spirituelle, était manifestement contradictoire avec celle de la société manufacturière et du pop art français.
Quoiqu’il en soit, lorsque j’ai opté moi-même au début des années 1970 pour une toute autre démarche, celle de l’art sociologique, à laquelle Pierre Restany a donné aussi son appui public, j’ai voulu inscrire ma position dans la série de galeries écrite par Yves Klein et Arman en concevant « l’hygiène de la galerie ». Cette galerie était couverte de miroirs sur tous ses murs, son plafond et son sol, de sorte que ce soit la société que j’y expose. Lors du vernissage, ceux qui vinrent pour voir et se faire voir, selon le rituel habituel des inaugurations d’expositions, se virent en effet eux-mêmes, debout, parlant, s’agitant de groupe en groupe dans un narcissisme social achevé, iconisé et encadré. La visibilité médiatique de l’art sociologique aurait certainement gagné à sa réalisation événementielle réelle dans la galerie d’Iris Clert, ou dans une autre. Mais l’air du temps était propice au rapprochement de l’art et de la vie et contradictoirement aussi à l’art conceptuel. Deux raisons inverses qui me décidèrent à me contenter de l’idée, selon le « principe d’équivalence » déclaré peu avant, en 1969 par Robert Filliou : « bien fait, mal fait, pas fait ».
L’année précédente déjà, en 1968, Lawrence Weiner avait formulé sa « Déclaration d’intention :
1. L’artiste peut concevoir l’œuvre.
2. L’œuvre peut être fabriquée.
3. L’œuvre n’a pas besoin d’être faite. Chaque partie étant de même valeur et en cohérence avec l’intention de l’artiste, la décision comme la situation repose pour le récepteur sur les modalités de la règle ».
Dans mon esprit, la non réalisation de mon projet d’hygiène de la galerie en affirmait le caractère encore plus hygiénique et radical, mêlant directement l’idée et la représentation du social, et évitant tout anecdotisme, un pittoresque qu’Yves Klein avec ses gardes républicains à cheval et Arman avec la diversité identifiable de ses ordures, n’avaient pas su éviter, et qui nuisaient selon moi à la force d’expression de leur œuvre.
Le « non fait » de l’hygiène de la galerie n’en a d’ailleurs pas empêché la réalité sociale, comme en témoignent ces trois références :

1. « http://books.google.ca/books?id=o1xqAAAAMAAJ&q=%22herve+fischer%22&dq=%22herve+fischer%22&hl=fr&ei=kuv7TMXLItDtnQf7itzHCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CDcQ6AEwBTiiAg »
Culturas híbridas: estrategias para entrar y salir de la modernidad – Néstor García Canclini – 1990 – 363 pages – Extraits

… como Hervé Fischer cuando hizo en 1971 una « exposición higiénica », en la que la galería estaba vacía y los muros cubiertos de espejos.

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2. http://books.google.ca/books?id=L0BdAAAAMAAJ&q=%22herve+fischer%22&dq=%22herve+fischer%22&hl=fr&ei=kuv7TMXLItDtnQf7itzHCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=9&ved=0CEQQ6AEwCDiiAg
Las aventuras de la vanguardia: el arte moderno contra la modernidad
Juan José Sebreli – 2000 – 458 pages – Extraits

Herve Fischer efectuó, en 1971, una llamada « exposición higiénica » con la galería vacía y las paredes cubiertas de espejos. Federico Peralta Ramos lo imitó, en una galería de Buenos Aires, pero por falta de sponsors debió ahorrarse aun …

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3. « http://edant.revistaenie.clarin.com/notas/2008/02/05/01600987.html »

En 1971, Federico Peralta Ramos quiso imitar aquí la exposición Exposición higiénica, de Herve Fischer, que consistía en un recinto con las paredes cubiertas de espejos, pero por falta de sponsors se quedó sin espejos.