De la grotte préhistorique avec ses peintures pariétales à la caverne platonicienne des simulacres et des mensonges de nos perceptions, nous avons évolué dans une grande aventure spirituelle de l’Occident. Nous sommes passés d’un marquage magique, animiste, de la paroi sombre à sa dévalorisation au nom d’un monde des idées. L’esprit a migré de l’obscurité à la lumière, de l’animisme au déisme.
Et nous voilà dans le musée, dans le temple de l’art, mais d’un art qui aujourd’hui démystifie le cadre et le châssis de la toile, conteste le simulacre de la représentation picturale, pose des questions critiques sur lui-même, sur le musée et sur la société. Hygiène de l’art, art sociologique, esthétique interrogative critique. Voilà la conquête de l’athéisme. Et le musée devient ainsi un lieu social et philosophique, qui contribue à l’avancée de notre conscientisation humaine, de notre lucidité et de notre liberté.
J’ai ainsi le sentiment que nous avons parcouru beaucoup de chemin dans notre évolution humaine et que la dite crise de l’art que nous avons traversée nous a fait beaucoup avancer. Un moment emblématique de l’avenir de l’art, que cette démarche au Musée d’art moderne de Céret marque fortement du fait du réemploi divergent, réactualisé, des empreintes de mains préhistoriques. Ce n’est pas un cycle qui est bouclé, mais au contraire un changement radical de l’esprit qui est clairement indiqué.
Les essuie-mains et la murale aux mains, Musée de Céret, Rétrospective octobre 2010 – mai 2011, Musée de Céret. Les quatre essuie-mais – hygiène de l’art datent de 1971 et la murale de 2010.