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Peinture et mythanalyse: les nouveaux Titans (suite)

Arnaud Fischer Cyber anthropom%C3%A9trie+titanesque

Cyber-anthropométrie titanesque, acrylique sur toile, 180 x 180 cm, 2014

Ces nouveaux Titans, qu’ils soient construits avec le Lego ou qu’ils soient les héros de productions cinématographiques à grand spectacle, comme la série Transformer, ce sont les cyborgs de notre imaginaire numérique. Le bleu envahit la toile avec les mouvements de la brosse du peintre. Voilà un thème que j’ai repris plusieurs fois avec le plus grand plaisir, je l’avoue. Instinct de puissance et virilité affichés ? La peinture n’est pas l’homme qui la peint. La peinture explore et ose exposer le temps dans lequel vit l’artiste. De l’immobilité des femmes bleues de Matisse, qui prenaient la pose, au mouvement lent, performatif, de celles de Klein, nous sommes passés à une dynamique brutale. Les nouveaux Titans sont iconiques de l’âge du numérique. La peinture aborde la sociologie de l’imaginaire collectif. Elle est mythanalytique. Elle explore aussi les ressources et les limites de la création picturale. C’est pourquoi je suis revenu à maintes reprises sur ce thème.

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Cyberanthropométrie 2

Arnaud Fischer Image+3
Les déclinaisons iconiques du nu féminin qui ont pris tant d’importance dans la peinture occidentale depuis la Renaissance ont connu tout à la fois leur aboutissement et leur chant du cygne avec les papiers gouachés en bleu et découpés de Matisse, puis les «pinceaux vivants» des anthropométries d’Yves Klein. C’est aujourd’hui, dans l’imaginaire de l’Âge du numérique, celui de la technoscience, des jeux vidéo, de «l’homme augmenté» (empowered man), de l’utopie posthumaniste, l’icône du cyborg qui s’impose, tandis que le nu féminin s’efface, si non comme poupée synthétique érotisée. Voici donc pour le XXIe siècle une deuxième cyber-anthropométrie qui veut encore rendre hommage aux œuvres de Matisse et d’Yves Klein.