Lorsque je me déclare philosophe matérialiste, je ne dois jamais oublier qu’il y a beaucoup plus d’énergie sous tension dans l’univers que de matière stable ou inerte. La physique moderne nous enseigne la rareté de la matière, qui n’est qu’un court moment d’équilibre de l’énergie. Les Futuristes italiens, quoiqu’on puisse penser par ailleurs des positions d’extrême droite de plusieurs d’entre eux, et notamment de Marinetti, l’avaient bien compris. Ils valorisaient le mouvement, et même la vitesse, et l’énergie.
Tout est en mouvement, instable, éphémère, tout est énergie cosmique. Cela vaut pour la vie, comme pour l’art,comme pour la philosophie. En ce sens, l’esthétique quantitative dont je souligne l’importance actuelle résulte d’un constat fondamental. D’ou l’importance aussi, en contre-point, de l’arrêt sur image.