Le Prix Nobel Ilya Prigogine, auteur de livres célèbres tels que « La nouvelle alliance », « L’homme devant l’incertain », malheureusement décédé en 2003, m’avait beaucoup impressionné. Il remettait en cause à partir de sa théorie de la thermodynamique le schéma stéréotypé de la pensée linéaire.
J’ai eu l’occasion de le rencontrer longuement au Québec lorsqu’il accepta mon invitation à présider le Festival Téléscience que j’organisais à Québec et à Montréal dans les années 1990. Il était passionné d’art préhistorique et inuit. Je l’emmenai visiter plusieurs galeries et il y découvrit une sculpture de figure féminine digne de la Venus de Hohle Fels. Nous discutâmes des heures du Big Bang, sa nouvelle grande question, de la probabilité qu’il y ait eu plusieurs big bang, donc plusieurs univers, comme il y a des milliers, voire des milliards de galaxies. Une pensée délicieusement vertigineuse.
Comment ne pas reprendre alors toute notre liberté, la plus créatrice, en pensant à l’art et à son avenir? Art et science ont partie liée. Comment sous-estimer l’importance des arts scientifiques!