Mois : juillet 2014
Mito é Arte, Arte é mito
Janeiro 2013
艺术是神话,神话既艺术
Kunst ist Mythos, Mythos ist Kunst
Achtung ! Gefahr! 100 Wegweiser über Kunst und Mythos im Rahmen der Documenta 7, Kassel, 1982
Kunst ist Mythos, Mythos ist Kunst, selbiges gilt ebenso für die Kreationen der Wahrsager wie für die fabulierenden Praktiken der Menschheit auf der Suche nach sich selbst. Es handelt sich um die Feier der Gründungsmythen der Gesellschaft. Von Gott, über den Menschen und die Natur, vom Realismus, über Abstraktion, Kubismus, Suprematismus, Konstruktivismus, Surrealismus, bis hin zur inneren Notwendigkeit oder Magie des Numerischen, die sich in der Architektur, in Theater, Musik, Literatur, Philosophie, Tanz, Performance oder Malerei breitmacht, macht Kunst den größten aller Mythen, den Mythos von der göttlichen Schöpfung für sich geltend oder für die verschiedenen der großer Erzählungen der Menschheit, die sie versichert zu verkörpern. Wo Kunst sich selbst sowie die Gesellschaft, die sie feiert, befragt, wird sie deshalb schließlich zu einer soziologischen Kunst im Sinne einer Mythenanalyse.
Mito Arte: Arte es mito, mito es arte
Myth/Art
L’art mythanalytique
Petit rappel d’actualité:
Art is Myth, Myth is Art, même création divinatoire, même pratique fabulatoire de l’humanité en quête d’elle-même. Qu’il s’agisse de la célébration des mythes fondateurs d’une société, de dieux, de l’homme, de la nature, de réalisme, abstraction, cubisme, suprématisme, constructivisme, surréalisme, nécessité intérieure ou magie numérique, qu’il s’exerce dans l’architecture, le théâtre, la musique, la littérature, la philosophie, la danse, la performance ou la peinture, l’art toujours invoque le mythe suprême de la création divine ou en décline les grands récits humains qui assurent l’incarner. Et lorsqu’il s’interroge lui-même et la société qui le célèbre, l’art sociologique devient mythanalytique.
Le mythe/art n’est pas une nouveauté. Il plonge le regard dans l’archéologie du présent autant que du futur, et j’en ai parlé dès 1979 lors d’une performance au Centre Pompidou où j’annonçais que « l’Histoire de l’art est terminée ».
(J’ai déjà publié ce texte en janvier 2013, suite à un blogue sur « Peinture et mythanalyse.)
Peinture et mythanalyse:Ève rencontrant Pandore et comparant la pomme et la boite
Ève rencontrant Pandore et comparant la pomme et la boite, acrylique sur toile, 102 x 102 cm, 2014
Dans cette série de peintures abordant les thèmes de la mythanalyse, la liberté est donnée à l’artiste de réécrire les mythes, de les comparer, d’en créer de nouveaux. Dans cette rencontre des deux mythes fondateurs de la femme en Occident, le biblique et le grec, l’enjeu est de reconnaître ce que l’humanité doit à la transgression de la première femme, qui a donné à l’homme la conscience du bien et du mal que Zeus et Dieu lui refusaient. Une comparaison plus approfondie des deux récits met en lumière l’interdit biblique et l’avertissement dont s’est contenté Zeus. Tandis que le Bible condamne sans recours, Homère laisse à Pandore la possibilité de sauver l’espérance. Ce sont deux perspectives divergentes. Les deux mythes expliquent l’origine de la souffrance et des maux qui vont frapper l’humanité, mais le grec est moins négatif et doloriste, puisque l’espoir demeure.
Cette peinture-ci est d’un style que je dirai féminin (stéréotype), tandis que la suivante (dans mon prochain blog), évoque la puissance et la virilité titanesque (stéréotype masculin). On pourrait aussi parler d’une tessiture dramatique de la voix qui passe du soprano au baryton.
Peinture et mythanalyse: les nouveaux Titans (suite)
Cyber-anthropométrie titanesque, acrylique sur toile, 180 x 180 cm, 2014
Ces nouveaux Titans, qu’ils soient construits avec le Lego ou qu’ils soient les héros de productions cinématographiques à grand spectacle, comme la série Transformer, ce sont les cyborgs de notre imaginaire numérique. Le bleu envahit la toile avec les mouvements de la brosse du peintre. Voilà un thème que j’ai repris plusieurs fois avec le plus grand plaisir, je l’avoue. Instinct de puissance et virilité affichés ? La peinture n’est pas l’homme qui la peint. La peinture explore et ose exposer le temps dans lequel vit l’artiste. De l’immobilité des femmes bleues de Matisse, qui prenaient la pose, au mouvement lent, performatif, de celles de Klein, nous sommes passés à une dynamique brutale. Les nouveaux Titans sont iconiques de l’âge du numérique. La peinture aborde la sociologie de l’imaginaire collectif. Elle est mythanalytique. Elle explore aussi les ressources et les limites de la création picturale. C’est pourquoi je suis revenu à maintes reprises sur ce thème.