Adonde va el planeta? – peinture acrylique sur toile, 2004
Notre image du monde devient numérique. Ce n’est pas une raison pour que l’art devienne lui aussi numérique et n’affiche plus que des algorithmes interactifs sur des écrans cathodiques. Que je sache, la littérature n’est pas obligée de ne se publier désormais qu’en ligne ou dans des installations interactives. Nous explorons un monde numérique, une sensibilité numérique, des images numériques. Oui, mais pourquoi pas avec des textes, des peintures, des sculptures, des architectures, des performances? Que je sache, les codes-barres s’impriment encore sur du papier. Ils ne sont pas souvent sur des écrans.
Peindre la nature, ce n’est pas faire du jardinage, planter des arbres, bouger le soleil ou les montagnes. C’est les scruter, les représenter, en construire une interprétation visuelle. Le jardinier est éventuellement un artiste. Mais l’artiste n’est pas nécessairement un jardinier.
Le monde est devenu financier. Pour autant nous ne sommes pas devenus tous des manipulateurs d’argent. Nous avons même encore le droit d’avoir un regard très critique sur les abus destructeurs de la spéculation. Nous avons le droit de nous indigner, d’être des artistes indignés.
Pour autant, je ne dis pas que l’art n’a rien à voir avec le numérique. Bien au contraire, c’est l’objet même de mon travail d’artiste. L’art actuel ne peut manquer ce rendez-vous historique.