J’ai souvent souligné que l’art est un outil de connaissance.
Mais comme la magie et la religion, l’art est aussi une drogue. Une drogue dure ou douce, mais qui crée une dépendance. Une drogue socialement acceptable et même qui a toujours eu une fonction sociale majeure. Car l’art nous permet dans la sorcellerie de communiquer avec le monde des esprits auquel nous sommes soumis. Dans la religion il nous appelle vers l’au-delà divin. Sous l’emprise du capitalisme, il devient une marchandise, mais aussi un symbole de légitimité spirituelle de la richesse financière. Et aujourd’hui il prend la relève de la magie et de la religion. Freud en soulignait le pouvoir de sublimation de notre énergie sexuelle et l’effet léger de narcose qu’il peut induire.
L’art nous a toujours donné et continue à nous donner d’immenses illusions, comme les drogues. Nous ne saurions en refuser le plaisir. Nous en recherchons l’excitation. Cela augmente son pouvoir de changer le monde.