Je reviens aux mains, ce geste élémentaire de l’être humain par rapport au support de l’image. L’un des tous premiers de notre évolution humaine, qui s’imposait bien plus au début des années 1970 que les formes des artistes de BMPT ou de Support/Surface en mal de démystification de la peinture, de ses illusions représentatives et de ses inspirations subjectives. Il était important de rechercher en amont des styles fatigués de l’époque, notamment de la figuration et de l’abstraction lyrique, une case départ où échapper aux stéréotypes académiques et retrouver une liberté conceptuelle et esthétique. C’était pour moi une réappropriation incontournable de ma démarche, au même degré que la déchirure des oeuvres d’art. On pensait aussi à une hygiène de l’institution, en exposant dans la rue ou dans les champs, comme l’a fait Support/Surface. En annonçant la fermeture du Musée des arts décoratifs ou l’hygiène de la galerie d’art, comme je l’ai fait. On était juste après Mai 68.
Hygiène de la Galerie, couverte de contre-empreintes de mains de style préhistorique à l’Espace 649, galerie de la revue Artitudes, Saint-Jeanney (France), en 1973