On imagine avec Twitter un jeu nerveux, réactif d’échanges de messages entre abonnés, comme une partie de ping pong. La réalité est plutôt que les balles ne sont pas rattrapées, elles partent dans le décor. Peu de tweets sont retweetés. Et comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement. Nous ne sommes généralement pas dans un débat d’idées, mais plutôt dans le temps réel de l’action. Or, à moins que les abonnés ne soient sur le front ou dans une révolution de rue, comme on l’a observé cette année, ils ne sont pas dans une action intense. Les informations qu’ils émettent sont le plus souvent factuelles, et généralement sans intérêt aucun, n’appelant pas de réaction. Inversement dans les bons cas, exceptionnels, on assiste en effet à des rafales de messages. Mais c’est beaucoup plus rare et limité que pour les commentaires de blogs, qui se comptent parfois rapidement par dizaines. Cela tient donc aussi certainement aux limites du genre. 140 caractères, c’est inhibant pour beaucoup de bavards du web, que cela ne séduit pas. On peut se demander si twitter ne montre pas déjà ses limites, non dans la technologie, mais dans l’usage social qui peut en être fait.
Twitter un média ennuyeux? Restons optimiste: l’usage peut évoluer, s’apprendre, s’intensifier. Aux usagers aussi de devenir inventifs, créatifs.
hf