exposition en octobre/novembre 2021 au 24Beauourg, édition de 140 exemplaires, numérotés, signés.
Année : 2021
Quai Branly
#Mythanalyse Les arts sont toujours premiers. Rite social renouvelé face à l’énigme de la vie, qu’il soit préhistorique, « primitif », futuriste, avant-gardiste, numérique. Il faut remettre en question le discours moderne sur l’art et célébrer le musée des arts premiers Quai Branly.
Avec Philippe Charlier
La main à l’oeuvre, exposition au 24Beaubourg
Exposition au 24Beaubourg – tweet de Philippe Charlier
ALURING de Clément Sauvoy: La main à l’oeuvre au 24Beaubourg
ALURING*
THE ART SCENE
A l’espace 24Beaubourg au 24, rue Beaubourg 75003 Paris /// Du 27 octobre au 13 Novembre 2021 /// La main à l’oeuvre – HERVE FISCHER /// Commissariat : Marie-Laure Desjardins
“J’ai choisi un geste anti avant-gardiste, un geste préhistorique, le geste démystificateur de toucher la toile car il n’y a pas de progrès en art : L’art traverse les cultures et il est toujours au niveau de la fabulation et de l’imaginaire. Dans la main préhistorique, il est clair que nous sommes dans la magie, c’était un geste de communication avec la divinité tellurique. La main est un élément de language avec l’au-delà ou avec la société et qui est extrêmement pérenne à travers les sociétés et les époques…” a-t-il expliqué dernièrement. Et d’ajouter ensuite ceci : “Dans le courant des années 2010, j’ai voulu reprendre la main, non plus comme un geste de commentaire sur l’Histoire de l’Art pour démystifier l’illusion de la peinture et de l’image mais dans une autre optique : la dénonciation de la violence sociale. Dans notre évolution anthropologique, nous avons remplacé, dans notre désir de puissance, le silex de la préhistoire par le téléphone numérique. J’ai représenté une main numérique avec un code barre icône de l’âge numérique et avec l’idée que la main va intégrer la puce numérique.” Avant de poursuivre ainsi : “Pendant 2000 ans, l’icône de la chrétienté a été le crucifix et la croix dans un monde géométrique. Dans le monde numérique actuel, il y a le code binaire remplaçant l’alphabet à 26 lettres et des icônes. Il s’agit là d’une image très référentielle emblématique. Dans mon utopie à moi, nous sommes actuellement agressés par deux fabulations nord-américaines, de la Silicone Valley et de l’Australie qui sont le post humanisme et le transhumanisme. Je dénonce ces deux fantasmes toxiques et cette fabulation de prophètes ingénieurs qui génèrent du mal comme des erreurs de pensées, des choses barbares qui sont au fond des démarches eugéniques racistes de pays riches et qui ne correspondent à aucune réalité sociale. Je leur oppose l’Hyper Humanisme. Pour moi l’Homme va et doit grandir grâce aux hyper liens dans une conscience augmentée, planétaire et en temps réel”. Dans un sentiment de responsabilité de chaque individu par rapport à la collectivité, ses oeuvres questionnent la conscience d’une éthique planétaire par le prisme des émotions liées au progrès humain. Elles révèlent des fabulations utopistes porteuses d’espoir en disant que tout ce qui fabulatoire est réel et tout ce qui est réel est fabulatoire. En effet, la démarche artistique de Hervé Fischer (Photo ci-dessus Crédit@LaurenceHonnorat) nous invite à choisir nos mythes et à éviter les hallucinations dans une peinture développant les idées et vice versa. Le regardeur, appréciera ici, au coeur de cette exposition incontournable, ces oeuvres saisissantes posant des questions philosophiques dans une philosophie vouée à être repensée en mesure de donner du sens à l’aventure humaine sous une forme d’“agora numérique” assumant les oppositions d’un art-philosophique. Il découvrira ce techno-humanisme qui consiste à prendre en charge une esthétique et une pratique interrogative au coeur une révolution anthropologique et d’une “hygiène de l’art” liées à une mutation et un changement radical. On aime tout particulièrement cette gestuelle qui nous oblige à croire en l’Homme, à la fois mythe et espoir. Chaque toile clame ici, au-de la de l’obsession de l’artiste, que la main a toujours été, qu’elle dit autant le plaisir, le bonheur, la faim en parlant de ce que nous sommes, de ce que nous redoutons et de ce que nous pouvons solidairement créer. L’artiste nous emmène dans une métaphore quantique, une prise de conscience des “fausses couleurs” et un vitalisme joyeux des couleurs ouvert sur un fauvisme digital dans un contexte de langage social intégrateur. Enfin, on entend, par delà la vigueur du geste, le caractère critique du travail pictural et le postulat anti fataliste cette question récurrente : Quelle humanité ? On navigue dans une progression libre de la pensée, allant de empreinte à la contre-empreinte via une affirmation d’existence individuelle de cet individu émergeant de la foule, marquant une divergence ou une volonté d’agir. Avec cette idée imprescriptible que nous naissons homo fabulator et que nous mourons homo fabulator !
Les arts sont toujours premiers
Depuis 1971 avec la contre-empreinte préhistorique de main anti-avant-gardiste et l’ “l’hygiène de l’art” qu’elle induisait, puis en 1979 avec la performance à la gare terminus de Lyon Les-Brotteaux et la performance “ L’Histoire de l’art est terminée” au Centre Pompidou (livre éponyme chez Balland en 1981), face à l’avant-gardisme exacerbé des années 70-80, je n’ai cessé de rappeler qu’il n’y a pas de progrès en art, que ces deux concepts sont des modes de pensée étrangers l’un à l’autre.
Et c’est sur cet approfondissement du mythe de l’art et de l’évolution sociologique de son expression (structurelle et idéologique) que j’ai fondé l’art sociologique et ma conception de la mythanalyse. Je n’ai cessé d’y penser depuis cinquante ans dans ma gouverne, ma pratique artistique (plusieurs autres performances et des peintures acryliques sur toile), et ma construction théorique de la mythanalyse que j’achèverai dans deux ou trois ans pour publication.
Lors de la préparation de cette exposition « La main à l’oeuvre » au 24Beaubourg, j’ai réanimé le lien avec les idées et travaux de mon arrière-grand-père Édouard Piette, pionnier de la préhistoire, et j’ai décidé de réactualiser sa mémoire qui est devenue fondatrice pour moi. Je veux y arriver. Le Centre Pompidou l’a remis en scène dans son exposition «La préhistoire, une énigme moderne » en 2019. Et je suis en quête dans mon travail d’artiste d’autres projets liant art et préhistoire.
Cette toile déclaratoire que j’ai présentée au 24Beaubourg est donc fondamentale pour moi, une sorte de manifeste artistique: tous les arts sont premiers.
Je suis étonné que cette évidence n’ait pas à ce jour été soulignée, déclinée, alors qu’on parle tant, tout à l’opposé, d’avant-garde depuis le milieu du XIXe siècle.
Je me positionne donc en rétro-action mythanalytique par rapport au mythe du progrès technoscientifique (Prométhée) qui a héroïquement contaminé le mythe de l’art, et qui erre aujourd’hui dans les utopies trans- et posthumanismes toxiques, mais en demande du mythe du progrès humain, qui demeure pour moi le fondement de mon espoir hyperhumaniste (transcendantalisme humain).
Et je renoue avec le titre même du livre-album de mon arrière-grand-père « L’art pendant l’Âge du renne »: c’était à cette époque une audace intellectuelle que nombre d’ethnologues et anthropologues dénoncent encore aujourd’hui comme « un anachronisme » scientifiquement indéfendable. Dès la préhistoire, il y a quarante mille ans, et sans doute plus, l’art était premier, c’est-à-dire l’expression d’un mythe en résonance avec l’origine de l’univers et de la vie, polarisé actuellement davantage vers sa destinée.
Et pour mettre des points sur les i, j’ai à mon tour signé, ce qui apparaît d’emblée contradictoire: un « tweet art sur toile », en précisant sur l’oeuvre (contrairement à l’usage et à la pensée superficielle) « sans date ». C’est donc une oeuvre synthétique de 50 ans de réflexion, de pratique artistique et d’engagement pour la suite de mon travail.
Exposition 50/50 à la galerie Michel Journiac, Paris; ÉCcole des arts de la Sorbonne
14 juillet: mort de Christian Boltanski
La morbidité soigneusement et efficacement exposée de Christian Boltanski, dans son aspect ordinaire misérable, m’était difficile, voire intolérable. C’est la vie que j-e veux aimer, contre la mort, pour vaincre la mort, l’ennemi insidieux. Je sus né pour remplacer un enfant mort. C’est mon identité profonde. Je n’ai donc aucune affinité possible avec Boltanski.