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Ma vie d’artiste

Ma vie

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Toute ma vie professionnelle s’est construite autour de cette question, qui résumait mes quêtes antérieures, que j’ai formulée à l’âge de 30 ans exactement, en octobre 1971, sur un panneau de signalisation en tôle émaillée: 

ART – AVEZ-VOUS QUELQUE CHSE À DÉCLARER?

Ma question était à la fois sociologique et mythanalytique. Sociologique parce que ce panneau de « douane culturelle » renvoyait à des clivages sociologiques au moment où émergeait en force l’avant-gardisme élitiste que je critiquais. Mythanalytique, parce que le mythe de l’art était alors déjà pour moi le mythe le plus significatif de notre rapport au monde du point de vue de la création et de l’interprétation que nous en construisons. 
Depuis, j’ai travaillé à construire une théorie et une pratique de l’art sociologique qui sont devenues aussi une pratique mythanalytique, comme en témoignent mes innombrables performances sociologiques successives dans divers groupes sociaux, grâce aux quelles j’ai pu maîtriser ma névrose d’enfant et sur la base des quelles j’ai pu construire la théorie de la mythanalyse que je propose de plus en plus publiquement. 
Je n’avais pas en tête un projet aussi clair que le compte rendu que j’en formule aujourd’hui. J’étais plutôt confronté à mes incertitudes, ma solitude, mes angoisses existentielles et je progressais sans en avoir vraiment conscience. Je ne savais pas bien comment assumer cette double activité théorique et pratique, que ni le milieu artistique, ni le milieu intellectuel, encore moins universitaire, n’étaient disposés à reconnaître. C’était par moment  – à de nombreuses et longues reprises, décourageant; parfois un petit signal de reconnaissance me relançait dans mon activisme incessant. J’ai essayé dans les années 1980-90 d’en faire mon deuil, en vain. J’y ai finalement consacré ma vie. 
Mais avec le recul du temps, aujourd’hui, à 77 ans, 47 ans plus tard, je prends pleinement conscience de l’unité de cette démarche. L’art sociologique a été ma pratique artistique, mais aussi mon analyse mythanalytique. Et la théorie de la mythanalyse que j’ai ainsi construite, était donc inséparable de ma démarche artistique. L’une a été la base de l’autre et réciproquement. J’ai passé ma vie à répondre à ma question originelle sur l’art : ces quelques mots sur tôle émaillée!
Cette question inscrite sur ce panneau de signalisation routière a donc été la plus fondamentale, la plus importante, la plus persistante de ma vie. Elle embrassait toutes les autres. Elle exigeait réponse. Il est étonnant pour moi de découvrir si tardivement qu’elle résumait ma question existentielle individuelle, sociale, théorique et pratique. Elle a commandé toutes mes questions secondaires. Elle a commandé ma vie. 
Bien sûr, il est impensable que j’y réponde pleinement. Mais je sais qu’elle a constitué l’unité de ma vie, de ma démarche artistique et théorique, l’une appelant l’autre, nourrissant l’autre et réciproquement. Au moins, cela est-il aujourd’hui devenu clair pour moi.
Et j’ai même eu le bonheur d’y fonder mon exigence éthique dans l’utopie de l’hyperhumanisme et de l’éthique planétaire qui en résulte. J’ai donc le sentiment d’avoir complété l’édifice. Mon essai sur l’hyper humanisme est aujourd’hui écrit et attend une réponse d’éditeur. 
Reste à aboutir dans la rédaction de ma théorie de la mythanalyse. Ce travail commencé lui aussi dans les années 1970 est très avancé, mais il progresse encore chaque jour et je ne sais pas le temps qu’il me faudra encore pour le juger suffisamment abouti et le soumette à un éditeur. Cela fera sans doute alors quelque cinquante ans que j’y réfléchis et que je le rédige selon diverses séquences. Je veux juste espérer que je pourrai vivre encore suffisamment d’années pour le compléter.
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Une rencontre mémorable au CEAC à Toronto en 1976

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De Kay did put this message to me on his Facebook page. Of course, l remember. It was at the Centre for experimental art and communication founded by Amerigo Marras, Duncan street in Toronto in november 1976. 

Later on Amerigo Marras came to attend in Paris our Third Front against New York meeting at the École sociologique interrogative.

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Dans la revue québécoise Inter, Richard Martel rapporte:

Une réunion célèbre, organisée par Amerigo MARRAS, a été tenue au CEAC à Toronto et faisait suite à la rencontre à laquelle MARRAS avait participé lors de l’événement Art as Contextual Art tenu au Malmô Konsthall en Suède le 9 février 1976. C’est Jean SELLEM qui avait organisé à l’Université de Lund, pour The Institute of Art History, cette première exposition sur l’art contextuel polonais avec la participation de Wojciech BRUSZEWSKI, Zbigniew DLUBAK, Henryk GAJEWSKI, Andrzej JORCZAK, Anna KUTERA, Pawel KWIEK, Romuald KUTERA Lech MROZEK, Jozef ROBAKOWSKI, Jan SWIDZINSKI et Ryszard WASKO. C’est à cette occasion qu’Amerigo MARRAS avait contacté Jan SWIDZINSKI et fait connaissance avec l’art contextuel. Puis, par la suite s’est tenue en novembre 1976 à Toronto, la fameuse réunion entre Jan SWIDZINSKI, Hervé FISCHER, ART AND LANGUAGE, Joseph KOSUTH et Sarah CHARLESWORTH. Un dossier sur cette rencontre est paru dans le numéro 5 de la revue Parachute, à l’hiver 1976. Hervé FISCHER commentait : « Ce qui nous intéresse dans la proposition de l’art contextuel, c’est son antidogmatisme, son intérêt pour les processus continuels de déstructuration de modes de pensée qui ne correspondent plus à la réalité et l’opposition d’autres modes de pensée plus adéquats ». L’art contextuel était en fait écartelé, si l’on peut s’exprimer ainsi, entre l’art conceptuel et l’art sociologique.

Dans les archives de l’Art Gallery of Ontario, on trouve ceci, répertorié dans le John Faichney’s archives:

File: Contextual Art Symposium – Day 1 Nov 10 1976 Original typed transcript made by John Faichney from a tape of the proceedings. The symposium was organized by Amerigo Marras at CEAC who invited Jan Swidzinski and Herve Fischer from Europe, Sarah Charlesworth and Joseph Kosuth from New York. A number of Canadian artists also participated, including Vera Frenkel, Terry McGlade and Carol Conde 1.8 File: Contextual Art Symposium – Day 2 Nov 11 1976 Transcript of the second and final day of the symposium, with the additional participation of Ron Gillespie, Paul Wong and writer John Bentley Mays 1.9 File: Contextual Art Symposium – notes 1976 John Faichney’s notes on the symposium and several pages of an edited version, by Honey [Novick] 1.10

Publication in the art magazine Art&Communication (from my archives at the Bibiothèque Kandinsky at the Pompidou Centre, Paris), received from Juliane Debeusscher:

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And 2 photos from the meeting at the École sociologique in my house in Paris, held before the meeting in Toronto:


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Here is a nice photo of Amerigo Marras, who 

talks about CEAC by Robert Handforth (Only Paper Today, Nov-Dec. 1976)


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Art engagé à la Documenta de Kassel en 1982.

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Francis Gagnon a mis cette photo sur sa page Facebook avec le message: Hervé, t’en souviens-tu? Nous étions à la Documenta de Kassel en 1982, organisant un atelier d’art engagé sur la Documenta, hébergé dans le grenier du Fredericianum. Ici, à droite de la photo.  À gauche Klaus Staeck, créateur d’affiches politiques virulentes postdadaïstes. Une trentaine d’artistes et étudiants allemands, québécois – dont Richard Martel -. et français étaient avec nous pour discuter quotidiennement des enjeux politiques et de l’art. Bien sûr, je m’en souviens. C’est aussi la Documenta où j’ai installé une cinquantaine de panneaux signalétiques ART – MYTHE avec des lunettes de protection et mené enquête auprès des habitants de Kassel et des visiteurs de la Documenta:

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Les archives de John Armleder au MAMCO,Genève

Un bonheur de voir exposées au MAMCO de Genève les archives de John Armleder du Groupe Ecart, que j’ai beaucoup fréquenté dans les années 1970 et avec qui nous avions prévu la publication d’un tome 2 de ART & COMMUNICATION MARGINALE (Balland, 1974), demeuré sur des palettes, non relié et non diffusé. Le MAMCO envisage maintenant de relier le livre et le diffuser. Il contient des trésors de l’époque de tampomanie artistique.
Photos de Edna dos Santosd (Brésil) et Philippe Boissonnet (Québec).

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International Open Encounter on Video, a text from Maya Jacobs

Maya Jacobs has dedicated her master study at the Gent University (Belgian) to the 5th International Open Encounter on Video held in February 1976 at the ICC in Antwerpen by Florent Bex and Jorge Glusberg founder of the Centro fort Art and Communication (CAYC – Buenos Aires). As the catalogue of the Encounter has totally disappeared and even was probably never published, Maya Jacobs has undertaken its reconstitution. An exceptional, difficult but successful result worth the lecture, as it reminds the atmosphere, the many important video artists, art critics and the works of that time. Without her steady efforts it would have been simply forgotten.

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Jan Swidzinski from Poland, founder of Contextual art © MuHKA 
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Hervé Fischer, sociological art © MuHKA