Quand l’art décolle du papier, de la toile, des cimaises du musée, de son site web, et prend de la hauteur dans un « décollage » que ne désavouerait pas Jacques Villéglé (qu’hommage lui soit rendu!), nous célébrons l’art soudain mobile, embarqué sur nos téléphones, nos tablettes, nos lunettes et nos montres connectés. Sans perdre de vue leurs fondements, les cimaises, à leur tour, décollent de leurs fondations pour les aventures d’une exposition en l’air flottant sur l’internet, parcourant les réseaux sociaux, de modem en router, survolant terres et océans. Elle rebondit sur les satellites, dans les nuages numériques et atterrit sur les écrans d’ un public planétaire, qui découvre LE MUSÉE EN L’AIR. « Le musée ne peut pas tout faire », sourit Bernard Blistène, sans s’offusquer de voir l’art et le musée s’envoyer en l’air. Car mieux qu’une nuée de drones, le musée voyage légèrement pour livrer à domicile l’oeuvre questionnante, capter les réactions de son public et les afficher sur le pigeonnier. Musée tapis volant? Miroir d’un va-et-vient incessant d’œuvres et d’idées.
Ce songe d’un musée futur m’emportait récemment sur l’avion qui avait décollé de Budapest pour Paris, jusqu’au Centre Pompidou. L’usine à savoir commença à vibrer comme une plaque tournante. Le musée se métamorphosa en aéroport futuriste et souffla dans ses tubulures l’air chaud et froid des courants lointains en convection planétaire.
L’ART EN L’AIR
Tweet art, 2015